mardi 13 octobre 2015

The Gallows



    J'aimerais pas être le réalisateur de Blair Witch. Parce que, s'il y a une certaine fierté à avoir lancé/popularisé un type de film (à savoir le found footage si tu as pas suivi le truc), voir qu'il existe autant de merdes dans le genre a de quoi vouloir partir changer d'identité au Pérou et vivre en ermite. On a compris de quoi il s'agissait donc ici : une énième redite petit budget.

    Ma première réflexion après avoir vu le film a été de me demander où ils avaient récupéré les acteurs. Honnêtement, j'ai l'impression que le producteur a un frère qui connaît quelqu'un dont le père taffe dans un lycée et qui a pu laisser le champ libre au réal' les nuits et jours fériés. 'fin... je ne sais pas si le pluriel est adapté ici vu la longueur de la bobine : 1h20 au compteur générique compris. Bon ok, y'a de très bons films qui dépassent pas l'heure et demi mais, en général, la durée n'enlève rien à l'efficacité. Bref, le producteur a loué le lycée mais il a aussi du faire ses castings au sein dudit établissement, parce que crier et pleurer, ça, tout le monde sait faire éhé. Mais bon, après, c'est pas non plus le genre de films où tu t'attends à des dialogues métaphysiques et oniriques.

    Tant qu'on est dans le défaut (parce que, heureusement, il y a aussi du bon, sinon je serais descendu plus bas dans ma note), parlons aussi de ces plans visuels si rares dans ce genre de films (ironie inside). Tu sais, ces plans où, d'un seul coup, après avoir entendu un BOOM ou autre "aaaaaargh", le mec qui tient la caméra se met à détaler. Déjà, la première chose que tu te demandes c'est : Est-ce qu'il va voir ou est-ce qu'il s'enfuit ce con ? (Ah oui, pardon, il a gueulé "J'arrive!", autant pour moi). Et puis, putain, moi ce genre de trucs ça me donne l'impression d'être un immigré dans la cale d'un ferry qui essaye de passer la frontière nordiste!

    Bon allez, je laisse le pop-corn, je nettoierai la gerbe plus tard. Mis à part les jeux d'acteur bas de gamme, rentrons quand même dans le vif du sujet et à ce qui nous intéresse : est-ce que ça te fait chier dans ton froc malgré tout ?

    Eh bien malgré mon long préambule diffamatoire, faut tout de même admettre que la dernière demi-heure du film compte son lot d'angoisse. Et là où beaucoup de found footage se foirent en misant tout sur ce que Blair Witch réussit à merveille (on ne montre rien, mais on te fait tellement te recroqueviller sur ton siège lorsque tu mates le film que t'as les noyaux qui te remontent dans l'oesophage), il faut quand même admettre que The Gallows est arrivé à me faire monter l'angoisse. Du tunnel souterrain auquel on accède par une entrée cachée aux combles en pleine poursuite par un Monsieur masqué par très gentillet (sans spoiler, disons que le rendu de la coiffe dudit Monsieur est assez effrayante), on s'attend à voir un truc surgir n'importe quand, et ça, j'en vois très peu dans ce genre de films. Alors moi j'en peux plus, j'en fais une overdose, mais quand un truc du genre réussit malgré tout à me faire remonter la couette (et les baloches) jusque sous le menton, ça fait plaisir!

    Un petit mot sur la BO aussi qui est...Bah inexistante et c'est dommage. Du cri , du pleur, t'en as, mais un minimum d'ambiance auditive contribue beaucoup à étoffer le côté horrifique qu'un film peut dégager. Mais ici, que dalle! On est pas dans un putain de Lars Von Trier, merde!

    En résumé, on retrouve dans The Gallows, tous les codes du found footage. Le problème, c'est que ces codes sont bien souvent du foutage de gueule justifiés par le petit budget. Mais, par miracle, on aura droit à quelques angoisses très réussies qui font qu'on aime regarder des films d'horreur.

    Ah oui et puis, il y a quand même un dernier bémol : Pourquoi teaser plusieurs mois avant le film la séquence la plus angoissante et la mieux réalisée du film ? (oui oui, la scène de la fille dans l'escalier, avec cette teinte menstruelle) A moins de savoir à l'avance que le reste ne sera pas du même niveau...


5/10

Franz