samedi 13 février 2016

Sx Tape



    Si réaliser une sex tape n’est pas fondamentalement l’idée la plus débile du monde, je pense que ça nécessite un peu de préparation. S’épiler un petit coup, réviser son trash talking, se vidanger vite fait dans la douche une demie heure avant…bon, j’imagine que vous savez de quoi je parle hein. Le film Sx Tape est, par contre, de très loin le plus mauvais éclair de génie cinématographique sur le sujet. Et j’ai perdu 1h20 de ma vie pour en torcher ce papelard virtuel.

    Alors, qu’on soit clairs tout de suite : j’aime beaucoup les found footages. Je me remets encore difficilement de la claque Blair Witch 1 et plus récemment, le premier [REC] m’a fort bien plu. J’aime l’idée d’une caméra embarquée, en plein cœur de l’horreur. On laisse tomber les effets spéciaux, la technique et on se concentre sur la terreur comme si on la vivait nous même. Rajoutes moi une fin ouverte ou mauvaise (dans le sens « pas joyeuse ») et je suis aux anges. Après, il y a des ratés. J’ai vu d’énormes merdes comme Episode 50 ou Paranormal Activity 2/3/4, des Agnosia ou des Tchernobyl qui ne laissent plus place au doute quand au fait que ce courant s’est vite fait infester de plein de réals qui veulent se faire du flouze sans trop bosser, et que pire encore, le public suit le mouvement dans les salles obscures. M’enfin, je range mes a priori de côté et j’entame le visionnage de Sx Tape, que je ne connaissais ni d’Eve ni d’Adam (lel c’est le prénom du héros).

    Y’a pas à chier, ça démarre très mal. Entre les maux de tête qui se pointent après même pas 10mn de film, Jill, cette espèce de cliché d’artiste délurée aussi intéressée par la zigounette que par l’eye-liner d’Avril Lavigne, et les espèces de dialogues pseudo-salaces, je sens vite que ça va me gonfler. Ne parlons pas de ces incroyables POV (je sais que vous savez) tellement softs qu’ils feraient débander un gang de taulards lâchés en plein salon de l’érotisme avec des pass VIP autour du cou.

    Passons vite fait en revue le « scénario ». La gonzesse est artiste, le mec in love de sa caméra, et lui propose tout naturellement de faire du repérage dans des lieux propices à être rénovés pour être transformés en galeries d’art, et ainsi faire sa promo. Pourquoi pas. Sauf que les tourtereaux choisissent un ancien hôpital psychiatrique pour femmes abandonné. Pendant qu’ils philosophent sur son perron à grand coups de « putain je suis chaud t’es bonne on va le faire bébé », un flic arrive pour les appréhender (le lieu est évidemment interdit au public) et le couple s’enfonce dans les entrailles du bâtiment pour lui échapper.

    Et maintenant, place à l’action ! Après une petite promenade, ce qu’on imagine être un esprit possède la nana dans une séquence hyper mal foutue et…….bah globalement rien de plus quoi. Elle se met à saigner du nez en mode random, dit qu’elle veut partir, ils sortent, se font enlever leur bagnole par la fourrière, appellent des amis, les amis arrivent, discutent un peu dans la voiture et…décident de retourner à l’hôpital pour s’amuser. Ah, qu’ils sont cons ces jeunes ! A l’intérieur, festival de fake scares complètement péraves (« oula mon pied a tapé dans un seau ! » « Waouh, on a presque entendu une porte se fermer 4 étages plus bas, j’ai peur ! ») accompagné d’épistaxis ++, de paroles salaces ++ et une chose en entraînant une autre, Jill décide d’aller s’envoyer en l’air avec le gars (en couple avec la pote de Jill). Son caméraman de mec la retrouvera, seule, quelques temps plus tard, et en pleurs. Sinon bah entre deux, on a vu des couloirs. Et du vide. Le couple va rechercher les deux autres personnes et se perdre, non sans apprendre qu’une patiente lambda a été lobotomisée alors qu’oseb grave. On recroisera l’esprit une ou deux fois, ce sera hyper mal filmé, et comme ça manque de moyen la caméra fera style de déconner. On aura pas peur une seule putain de fois. Et on se fera royalement chier. Au passage : putain mais qu’est-ce que je peux détester ce cliché de merde qui fait qu’on entend quasiment toujours une fillette fredonner une comptine dans un film d’horreur et/ou d’esprits/fantômes. Ca devient lourd les mecs, arrêtez. Ah, et sinon, Jill se refera posséder de plus en plus en souvent, elle va dire de la merde, engueuler son mec, appeler les secours via un téléphone hanté (j’ai pas compris, j’ai pas d’explications, le film non plus), s’énerver et tirer une balle dans la tête de son mec, qui saura continuer à parler et sourire pendant encore un moment (j’ai pas compris, j’ai pas d’explications, le film non plus). Je hais ce film.

    J’ai également une aversion sans nom pour cette espèce d’obstination à essayer de rendre le film trash par tous les moyens. Nan, voir un téton ça transforme pas ton étron en film de boule. Nan, une gonzesse bien propre sur elle qui lance un « attache-moi » entre deux vannes et un sourire aux lèvres, c’est pas une scène SM. Et nan, ça n’a pas l’air ultra dark et malsain parce que le tout est filmé dans une pièce moisie (au sens littéral du terme). De long en large ça reste hyper clean et aseptisé, tout en essayant de vous faire gober le contraire. Le concept de soft-POV déjà , chapeau, et les rares scènes de « cul » qu’on voit sont trop gratuites et forcées et tellement en inadéquation avec le truc. Je baise avec le mec de ma pote et puis je le regarde baiser sa meuf et il me rebaise pendant qu’elle regarde alors qu’elle est pas possédée et que c’est absolument pas son délire, et tout ça sans aucune raison. En gros. La scène finale aussi, allez. Mais à cette époque où le môme random de 13 ans a déjà vu plus de gangbangs interraciaux sur le Net que moi, qui sera vraiment choqué par ces scènes ?

    Bref, je n’ai que trop bavassé sur ce film de merde, surtout paradoxalement à la note que je vais lui infliger. Aucune tension, aucune angoisse pour un film techniquement aussi effrayant que Forrest Gump. A mater avec sa gonzesse en guise de teaser avant d’enchaîner sur sa propre Sx Tape, mais cela « ne nous regarde pas », comme disait l’autre !

1/10


Axhell

Martyrs


    Loin de moi l’idée de croire que je puisse avoir une quelconque culture dans le cinéma d’horreur. Tellement de genres/sous-genres, tellement de films à mater et si peu de temps devant nous qu’à condition de se gaver comme une oie de péloches, il est impossible de couvrir au moins la moitié des sorties.

    Il fut un temps où j’étais ignare par contre. Ca, je peux l’affirmer haut et fort. Un temps où, pour moi, le film Français rimait quasi automatiquement avec Taxi/Banlieue 13/Yamakasi ou le film d’auteur en N/B. Rien au milieu. Et un jour, un peu avant d’avoir 20 ans, j’ai découvert Alexandre Aja avec Haute Tension, Gaspard Noé avec Irréversible, Maury/Bustillo avec A L’intérieur et évidemment Laugier avec ce film, Martyrs.

    Dire qu’il a marqué mon cœur de cinéphile à vie est tellement en deçà de la vérité, tellement insuffisant et faible…c’est vous dire si les cicatrices me marquent encore, quelque chose comme 8 ans après.

    Une petite fille, régulièrement torturée par une femme plus agée, réussit un jour à s’échapper. Elle passe les 15 années suivantes de via dans un orphelinat, à essayer de se reconstruire. Encore plus tard, elle reconnait sens anciens agresseurs par hasard, dans un article de journal, et décide d’aller leur rendre une petite visite pour leur faire payer. Au fur et à mesure du film, nous apprendrons l’existence d’une secte/organisation religieuse (rien de bien différent au final), apparemment instaurée depuis quelques temps et ayant pour but la martyrisation de jeunes femmes. Tout cela en vue d’obtenir de précieux renseignements sur l’ « autre monde ».

    1ère grosse scène, 1ère grosse claque. J’avais jamais vu un gosse se prendre un coup de shotgun dans le buffet, et filmé d’aussi prêt. Du moins pas dans un film. C’est dire si la violence présentée dans ce film est quasi barbare. Les actrices sont constamment couvertes de sang, et entre les coups de feu, les meurtres/mutilations à l’arme blanche et les séances de tortures… A cette violence graphique s’ajoute évidemment une noirceur plus insidieuse, plus psychologique. Laugier disait que le film était censé faire « réfléchir » les téléspectateurs. Et naturellement, on en vient à se positionner quand à l’activité d’une secte comme celle-ci, organisée, semblant rassembler une élite bourgeoise ayant un certain contrôle sur les institutions alentours. La torture n’est pas que physique. J’adore l’idée d’une représentation graphique d’une hantise refoulée ou non chez l’être humain. Ainsi, une créature issue de l’imagination et de la culpabilité de l’héroïne la poursuit sans relâche.

    Les actrices donnent tout ce qu’elles ont. Entre la tête pensante de l’organisation, (look alike de De Fontenay complètement illuminée, habitée par son discours et au final pétée de charisme malsain) et ces deux petits bouts de femmes que sont Anna et Lucie, constamment en train de hurler, les mains et le visage couverts de sang, mais dont la paradoxale fragilité émeut davantage.

    Je pourrai continuer encore longtemps… La scène finale est un dernier coup de poing qui saura vous mettre à mal une fois encore, tant elle est frustrante.

10/10, l’évidence même.


Axhell

Z Nation


    Bon, j'ai du retard en chros donc on va essayer de torcher ça assez vite.

    Après la claque que fut The Walking Dead pour moi, j'avoue avoir été assez mitigé par une autre série qui mettrait en scène la maison de retraite de ton village. En plus, moi et les créatures classiques du genre, ça fait 666. Bah ouais, j'accroche presque jamais à Dracula ou aux autres morts-vivants. Et c'est sans parler du chiantissime Frankenstein de la Miss Shelley.

    Bref, quand j'ai vu que tout le monde en parlait, je me suis dit "Allez mon vieux, t'as aucune série à suivre en ce moment, tu verras bien". Et puis j'avoue que je m'y suis laissé prendre. Bon par contre, y'a du bon et du totalement à chier.

    Les bon côtés : bah c'est une série vraiment pas prise de tête. T'auras pas du drame comme dans TWD, ni des plans ultra sérieux qui aboutissent à des situations aussi inextricables que l'odeur des pets de mémé après avoir mangé son cassoulet. Ce que j'ai beaucoup aimé aussi, c'est l'humour décalé tout au long de la série. Ca se prend vraiment pas la tête, ils ont compris qu'ils allaient faire juste une série de plus qui divertit. Petite réfèrence au Duc avec le nom du chient qui m'a plut également.

    Pour les mauvais côtés, bah malheureusement, les zombies sont classiques (en même temps, dur d'être imaginatif sur le sujet) et on sent que les mecs du scénar' se sont essouflés à trouver des idées mais c'est du déja vu. Pour preuve : le chien zombie (Resident Evil), le bébé zombie (Brain Dead, Land of the Dead), un trou dans le crâne pour diminuer la pression sanguine (Saw 3)... Le seul truc original que j'ai capté, c'était le coup du zombie radioactif. Si vous avez du film en stock avec ça, ça m'intéresse, parce que j'avais encore jamais vu ça. J'approuve la performance.

    M'enfin, j'ai été surpris d'apprécier un tout petit peu le truc étant donné que ce genre de film/série me lasse, mais comme je m'y attendais, c'est juste un peu divertissant. Je tenterais sûrement les prochains saisons, mais avec la motivation d'une tortue en plein coït.

4/10

Franz

Projet 666


    Alors y'a des films qui sortent de nulle part qui peuvent surprendre. En plus, en ce moment, Madame me tanne pour choper plein de films d'horreur, alors ça va chroniquer sec, mais, comme je l'explique dans l'intro de cette rubrique à l'aide d'une métaphore remplie de poésie, on tombe souvent sur de la merde. Mais pas grave! Car chez Le projet bière witch, on adore descendre en flèche les belles bouses millénaires sur lesquelles on peut tomber. Libre à toi de penser que c'est trop facile de critiquer, et qu'on a qu'à se mettre à faire des films si on est pas content. OK, alors on se calme! Parce que nous nous considérons uniquement comme faisant partie d'un simple public. Du coup, il faut que ça plaise non? Et pourtant, j'estime être assez ouvert en terme de goûts. Que ce soit de l'angoisse, de l'horreur ou de l'étripage à profusion, je demande pas la lune, merde!

    Bref, passons surtout à ce qui nous intéresse ici : Le projet 666. Avec un titre aussi catholique, on ne peut que s'attendre à un énième film de possession. Eh bien figure-toi que...pas tout à fait non... Le synopsis est simple : des jeunes organisent une fête dans un ancien asile (au passé obscur rempli d'expérimentations à faire rougir Goebbels tant qu'à faire) et se retrouvent piégés dans le bazar. Alors dans le synopsis officiel, ils te vendent le truc avec une histoire de disque de metal tourné à l'enfer (hou le joli jeu de mot). Pourtant, j'ai eu beau être attentif, ils ne font que le mentionner. Et puis, tout d'un coup, y'a le tiot bleu de la troupe qui se retrouve comme possédé. Ah oui, mais non, en fait au milieu du film il est guéri (bah oui, les ados ont trouvé un manuel d'exorcisme sur le net et FUCK si ils sont pas catholoiques, ça marche quand même), donc tout va bien. Ah oui mais non en fait! Car y'a quand même des bruits bizarres...

    Je vais pas te faire le topo complet, mais en gros t'as saisi l'histoire et les rebondissements ô combien innatendus tout au long de ce bordel. Alors de l'angoisse, cherche pas, t'en as absolument AUCUNE (pourtant j'estime que, dès qu'il s'agit de possession ou d'esprit, c'est un minimum pour que le film fonctionne), des jump-scares, tu as plus de chance de les subir durant l'homélie du dimanche matin, et les dézingages en règle sont aussi légions que les juifs dans la famille de Monsieur M'Bala M'Bala. A la limite, on peut se dire qu'on est face à un film comique, vu les tentatives pathétiques de gags moisis qu'ils nous sortent, mais ça ne marche pas non plus. Rho pis ce cliché classique des films américains avec des jeunes qui font la fêtes et écoutent du "metal".

    Pour l'anecdote, c'est Marcus Nispel derrière la caméra. Et j'ai franchement l'impression que ce mec est bien meilleur dans les remakes (Massacre à la tronçonneuse et Vendredi 13).

    A éviter donc (les 2 points, c'est quand même pour le twist final, seul truc à peu près intelligent dans le film).

2/10

Franz

Knock Knock


    Y'a des mecs comme ça, ils sont tout de suite propulsés sur le devant de la scène comme étant des légendes (alors qu'ils n'ont pas vraiment fais leurs preuves). En regardant la filmo d'Eli Roth, je me rends compte qu'ici c'est exactement ça. C'est un peu le coup Marketing du pauvre, comme pour le dernier Jurassic Park World avec le FAMEUX Chris Pratt!!! Ouais génial! Mais qui est ce Christ Pâtes? Avec Eli Roth c'est pareil : autant Hostel m'avait plu (un peu quoi), autant je m'en étais pas rendu compte lors de mon visionnage de The Green Inferno où je parle de lui comme étant vraiment un réalisateur aux films agréables. Mais c'était bien avant de découvrir toutes les bouses qu'il a pu réaliser/produire! Encore un mec vachement surestimé en somme.

    Rentrons donc dans le vif du sujet avec une question capitale : depuis quand réaliser des remakes non assumés (pour ne pas dire totalement cachés) relève du talent???!!! Putain mais non quoi!!! N'importe qui se passionnant pour l'horreur et les films malsains te citeront direct Funny Games au bout de 30min de film. Car oui, ici il est question de séquestration et de torture (aussi bien psychologique que physique). Bon alors, au lieu de deux mecs tarés qui s'en prennent à une famille, c'est deux gonzesses bien gaulées qui s'attaquent au père de famille modèle.

    Sauf que....bah c'est vraiment très très long, c'est lourd et j'ai l'impression qu'il n'y a que vers 1h15 de film que ça devient enfin un tant soit peu malsain. OK on sent le malaise arriver, OK on se doute que les deux gonzesses sont des allumeuses perverses, mais justement, il n'y a absolument aucune surprise. J'ai la facheuse impression que le Sieur Roth galère vraiment à foutre en place les ambiances adéquates.

    Pourtant j'étais quand même content de voir le Néo de la Matrice s'essayer à un rôle de victime, mais tu te rends compte que t'as déjà vu le film arrivé aux quinze premières minutes.

    Bon alors, il subsiste un petit gag à la fin avec le partage facebook, mais j'ai plutôt ri de soulagement car le générique arrivait.

    Désolé, mais moi j'en ai marre de ce qu'il nous sort le mec, ça me fait l'effet d'un roth-vomi après avoir bu trop de binouzes.

1/10


Franz