J'aimerais
pas être le réalisateur de Blair Witch. Parce que,
s'il y a une certaine fierté à avoir lancé/popularisé un type de
film (à savoir le found footage si tu as pas suivi le truc),
voir qu'il existe autant de merdes dans le genre a de quoi vouloir
partir changer d'identité au Pérou et vivre en ermite. On a compris
de quoi il s'agissait donc ici
: une énième redite petit budget.
Ma
première réflexion après avoir vu le film a été de me demander
où ils avaient récupéré les acteurs. Honnêtement, j'ai
l'impression que le producteur a un frère qui connaît quelqu'un
dont le père taffe dans un lycée et qui a pu laisser le champ libre
au réal' les nuits et jours fériés. 'fin... je ne sais pas si le
pluriel est adapté ici vu la longueur de la bobine : 1h20 au
compteur générique compris. Bon ok, y'a de très bons films qui
dépassent pas l'heure et demi mais, en général, la durée
n'enlève rien à l'efficacité. Bref, le producteur a loué le
lycée mais il a aussi du faire ses castings au sein dudit
établissement, parce que crier et pleurer, ça, tout le monde sait
faire éhé. Mais bon, après, c'est pas non plus le genre de films
où tu t'attends à des dialogues métaphysiques et oniriques.
Tant
qu'on est dans le défaut (parce que, heureusement, il y a aussi du
bon, sinon je serais descendu plus bas dans ma note), parlons aussi
de ces plans visuels si rares dans ce genre de films (ironie inside).
Tu sais, ces plans où, d'un seul coup, après avoir entendu un BOOM
ou autre "aaaaaargh", le mec qui tient la caméra se met à
détaler. Déjà, la première chose que tu te demandes c'est :
Est-ce qu'il va voir ou est-ce qu'il s'enfuit ce con ?
(Ah oui, pardon, il a gueulé "J'arrive!", autant pour
moi). Et puis, putain, moi ce genre de trucs ça me donne
l'impression d'être un immigré dans la cale d'un ferry qui essaye
de passer la frontière nordiste!
Bon
allez, je laisse le pop-corn, je nettoierai la gerbe plus tard. Mis à
part les jeux d'acteur bas de gamme, rentrons quand même dans le
vif du sujet et à ce qui nous intéresse : est-ce que ça te fait
chier dans ton froc malgré tout ?
Eh
bien malgré mon long préambule diffamatoire, faut tout de même
admettre que la dernière demi-heure du film compte son lot
d'angoisse. Et là où beaucoup de found footage se foirent en misant
tout sur ce que Blair Witch réussit à merveille (on ne montre rien,
mais on te fait tellement te recroqueviller sur ton siège lorsque
tu mates le film que t'as les noyaux qui te remontent dans
l'oesophage), il faut quand même admettre que The Gallows est arrivé
à me faire monter l'angoisse. Du tunnel souterrain auquel on accède
par une entrée cachée aux combles en pleine poursuite par un
Monsieur masqué par très gentillet (sans spoiler, disons que le
rendu de la coiffe dudit Monsieur est assez effrayante), on s'attend
à voir un truc surgir n'importe quand, et ça, j'en vois très peu
dans ce genre de films. Alors moi j'en peux plus, j'en fais une
overdose, mais quand un truc du genre réussit malgré tout à me
faire remonter la couette (et les baloches) jusque sous le menton, ça
fait plaisir!
Un
petit mot sur la BO aussi qui est...Bah inexistante et c'est dommage.
Du cri , du pleur, t'en as, mais un minimum d'ambiance auditive
contribue beaucoup à étoffer le côté horrifique qu'un film peut
dégager. Mais ici, que dalle! On est pas dans un putain de Lars Von
Trier, merde!
En
résumé, on retrouve dans The Gallows, tous les codes du found
footage. Le problème, c'est que ces codes sont bien souvent du
foutage de gueule justifiés par le petit budget. Mais, par miracle,
on aura droit à quelques angoisses très réussies qui font qu'on
aime regarder des films d'horreur.
Ah
oui et puis, il y a quand même un dernier bémol : Pourquoi teaser
plusieurs mois avant le film la séquence la plus angoissante et la
mieux réalisée du film ? (oui oui, la scène de la fille dans
l'escalier, avec cette teinte menstruelle) A moins de savoir à
l'avance que le reste ne sera pas du même niveau...
5/10
Franz
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