mercredi 29 juin 2016

Dead Silence

    

    Il existe des brasseries où tu sais que, quoique tu choisisses, tu es sûr de te taper de bons produits, le genre de bières qui te monteront très vite à la tête et s’insinueront jusque dans ton foie sans pour autant que ça ne te retourne l’estomac le lendemain matin. Prend la brasserie Dubuisson par exemple, avec leurs magnifiques Bush et Cuvée des trolls. Eh bien, dans le milieu de l’horreur, c’est un peu pareil. Il est question ici de la brasserie James Wan et de sa petite gueule de bois Dead silence qui nous captive et nous effraie à grands coups de pantins à te faire rentrer un géant dans la partie anatomique la plus odorante d’une personne atteinte de nanisme.

    A la base, avec Madame, on devait aller à l’avant-première de Conjuring 2. Mais, printemps du cinéma oblige, la salle affiche complet… Enfin…faute au printemps du cinéma mais pas que. Il s’agit surtout et majoritairement de cette NOUVELLE GENERATION D’ADOLESCENTS PREPUBERES DE MERDE qui ont juste vus Annabelle et ont une culture d’huître en terme de véritable cinéma d’horreur, le genre de gars qui te snobent quand tu leur mentionnes Doug Bradley et n’ont jamais voulu jeter un œil à Repulsion. Bref, moi et ma sociabilité…Mais revenons-en à ce qui nous intéresse ici.

    L’histoire ne perd pas de temps à se mettre en place. Le film s’ouvre sur un couple qui a tout pour être heureux. Le mec, trop content de se taper sa nana ce soir, décide d’aller chercher de la bouffe thaï (ou chinoise…Bref, un truc à emporter), quand il se met à dracher comme Brigitte Lahaye dans un vieux boulard. Et là, le mec aurait dû se douter qu’il y aurait aiguille sous bosche. Je ne te l’ai pas précisé, mais le couple a reçu un pantin de ventriloque prénommé Billie juste avant. A peine arrivé chez lui, la bouche en cœur et l’organe métamorphosé en Findus, il retrouve le corps de sa femme inanimé, avec une gueule plutôt bizarre.

    Alors ce qui est bien chez James Wan, c’est qu’en général, le film te happe dès les premières minutes, et il n’attend pas la moitié du bazar pour t’obliger à recroqueviller tes baloches comme deux vulgaires pruneaux d’eunuque. J’en veux pour preuve cette première scène angoissante à souhait.

    De son côté, le mec un peu tristoune quand même, décide de mener lui-même l’enquête. Bah oui, parce que les flics le croient pas (surtout l’inspecteur sûrement complexé par sa toison pubienne) mais le relâche quand même, faute de preuves. Très vite, il se rend compte qu’il y a un rapport certain avec Mary Shaw, une ventriloque qui n’avait pas d’enfants et qui considérait ses 101 pantins comme ses petits protégés. Un peu glauque donc, mais attend de voir la scène en flash-back de son spectacle où un enfoiré de chiard rouquin se fout de sa gueule et disparaît juste après. Arrrrgh, moi j’adore, déjà parce que l’ambiance est totalement horrifiante (montre ça à tonton et observe ses cheveux se dresser sur son crâne luisant) et aussi parce qu’on n’attend pas la fin du film pour comprendre comment tout a commencé.

    Pour le coup, je trouve vraiment que la filmo du Sieur Wan est juste parfaite, rétrospectivement. Bon, je passe volontiers sous silence l’égarement que fut Fast and furious 7, on lui pardonne tellement le reste relève de l’Horrorgy.

    Ça doit bien faire la quatrième ou cinquième fois que je vois Dead Silence depuis sa sortie en 2007 et, même si les jump-scares sont plus trop de la partie après autant de visionnages, il n’en demeure pas moins que beaucoup de scènes te foutent une angoisse simplement parfaite ! Attends, me dit pas que la scène dans les fondations des pompes funèbres t’as pas donné envie de lâcher un petit pet foireux ? Ou alors celle du théâtre ? Du motel ? Rajoute à ça l’entièreté des sons qui ralentissent dans un fade-out démoniaque jusqu’au silence complet à chaque fois que Mary Shaw va sévir, le tout sur fond de comptine à la manière d’un Freddy ou façon légende urbaine et tu obtiens une façon parfaite de raconter l’histoire.

    Du coup, c’est toujours un plaisir de découvrir ou redécouvrir un film du gaillard qui nous fait vraiment un sans-faute. De Saw à Insidious en passant par ce Dead Silence ou Conjuring, pour moi, rien à jeter. On tient là un super renouveau du cinéma horrifique qui sait parfaitement s’adapter aux nouveaux moyens sans que ce soit au détriment de la qualité de l’histoire. Car oui, on tient là encore un bijou scénaristique avec un twist final vraiment, mais alors vraiment bien bien FAT !
Quelle joie, quelle joie, quelle joie !

    Après coup, je me rends compte aussi d’un truc vraiment cool dans ce Dead Silence et c’est l’absence de gore. Comme si le mec avait décidé qu’après, il voulait se démarquer et qu’on ne l’assimile pas à un simple réalisateur de torture movies comme ce qu’il a pu montrer avec Saw. Ou alors pour prouver aussi qu’il savait maîtriser la frayeur sur grand écran. Eh bien pari réussi monsieur Wan ! Et on aurait bien aimé que ce film dure un peu plus longtemps, mais c’est peut-être ça finalement la recette de son talent : ne pas combler les faiblesses scénaristiques comme un gangbang interracial.

8/10


Franz

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire